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Les diamants noirs

Jerzy Gabryelski

Pologne | 1939 | 1h17 | VOSTF

Titre original : Czarne diamenty

Présenté par Jecek Papis


Le jeune ingénieur Nawrat, fils d'un insurgé silésien, entend parler d'un projet de vente de la mine Mars à une société étrangère et présente avec plusieurs camarades un projet de coopérative minière qui prendrait en charge la gestion de l'entreprise. Pour former la coopérative, ils se réunissent dans l’appartement de Pogorzalka, dont la fille Teresa, amoureuse du jeune ingénieur, se propose de devenir la secrétaire de l’entreprise. Le projet se concrétise : mille sept-cents mineurs rejoignent la coopérative. Parallèlement, Nawrat tente de séduire la belle et riche Irena La Rochelle, amie d'un des directeurs de la coopérative.

Un jour, un incendie se déclare dans la mine. Irena essaye de le cacher à Nawrat, mais celui-ci le découvre et se rend immédiatement sur place. Il décide de faire sauter un puits afin d’éteindre le feu. Avec l’aide du contremaître Świtała, il réussit à provoquer une explosion souterraine, mais leur retour est interrompu par un éboulement de charbon. Des mineurs partent à leur secours et parviennent à les retrouver. De retour à l’air libre, ils réalisent que l’un des mineurs n'a pas survécu. Après avoir sauvé la mine, l'ingénieur Nawrat, déçu de la malhonnêteté d'Irena, décide de rester avec Teresa.

Les Diamants Noirs est avant tout un film patriotique, montrant le dévouement des mineurs polonais, capables de tout pour sauver une mine importante pour leur pays (à la fois en la rachetant et en la sauvant de l’incendie). La lutte des classes sert de fond à l’intrigue sociale aussi bien qu’amoureuse : tout le film permet de démontrer la duplicité de la femme riche, dangereuse aussi bien pour le héros que pour le peuple et le pays, face à la femme pauvre, qui, par sa dévotion au personnage masculin et par son travail à la mine, démontre à l’inverse son patriotisme et sa sincérité. C’est elle que le héros choisira in fine.

Le film a été achevé dans son intégralité bien avant le déclenchement de la guerre. La première était prévue pour le 15 mars 1939, mais aurait été bloquée par le réalisateur populaire Józef Lejtes, qui travaillait sur un film concurrent à l’intrigue fort similaire, intitulé Ingénieur Sheruda, et qui ne fut jamais achevé en raison de la guerre. Pour cette raison, ce n’est qu’en août que la censure du Central Film Office fut levée, et une nouvelle date de sortie fut fixée début septembre 1939 au cinéma Colloseum de Varsovie. La guerre fut déclarée et celle-ci n’eut jamais lieu.

Le film de Gabryelski ne fut pas montré pendant l'occupation allemande, mais contrairement à beaucoup, il a survécu presque indemne. À la fin de la guerre en Pologne, plus aucun film n’était produit, et il était très difficile d’en importer depuis l’étranger : ainsi, les seuls films à animer les salles de cinéma furent les bandes d’avant-guerre qui avaient survécu à l’occupation allemande. Pour cette raison, le film a été montré à plusieurs reprises à la suite de la guerre : il fut projeté pour la première fois au cinéma "Oświatowy" de Lodz, le 12 août 1946. Un peu plus tard, le 19 septembre, une autre projection eut lieu à Sopot, et il fut projeté régulièrement par la suite.

En 1956, le film est retrouvé au FINA (Les Archives Centrales du Film). La copie originale est alors montrée à plusieurs reprises, notamment au cinéma de Varsovie, Iluzjon, en 1957 et 1958, et à Żary en 1963. Ces projections sont aussi la manifestation d’un dégel poststalinien en Pologne à partir de 1956. De nombreux films d'avant-guerre qui n'avaient pas été montrés depuis la fin des années 1940 reviennent à cette époque sur les écrans.

Le 12 décembre 1981, une nouvelle « première » du film a lieu au cinéma Swiatowid à Katowice, avec la participation de la femme de Gabryelski, disparu trois ans auparavant lors d’un séjour à New-York. Il est probable que pour rendre le spectacle plus attrayant, les organisateurs – connaissant l’histoire mouvementée de la production – aient annoncé qu’il s’agissait de la première que le film n’avait pas eu avant la guerre, omettant le fait qu’il avait déjà été présenté à de nombreuses reprises depuis.


Réalisation Jerzy Gabryelski. Production Aleksander Pękalski. Société de production Ewu-Film. Scénario Jan Fethke. Photographie Stanislaw Lipiński. Scénographie Jacek Rotmil, Czeslaw Piaskowski. Son Stanislaw Urbaniak. Montage Zbigniew Gniazdowski. Musique Jan Maklakiewicz. Maquillage Kazimierz Narkiewicz. Distribution Zbigniew Sawan, Zofia Kajzerówna, Stanislawa Wysocka, Ina Benita, Aleksander Zelwerowicz, Franciszek Dominiak, Helena Lopuszańska, Józef Kondrat, Stefan Hnydziński, Feliks Zukowski, Wlodzimierz Lozinski, Pawel Owerllo, Jerzy Chodecki. Durée 77 minutes. Sortie en Pologne 12 décembre 1981.

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