Jacques Feyder
France | 1942 | 1h50 | VO
Présenté par Olivier Loubes
Robert Shaw, un riche milliardaire new-yorkais, assassine l’amant de sa femme. Grâce à ses amis bien placés, il est déclaré fou et envoyé à l’hôpital psychiatrique. Il parvient à s’enfuir grâce à l’aide de sa secrétaire et maîtresse, Jacqueline, et gagne avec elle le Canada. Pour fuir la police qui est sur leurs traces, ils s’éloignent vers les étendues désertiques du Grand Nord, et reçoivent l’aide d’un trappeur, Dumontier, en se faisant passer pour une équipe de tournage.
Le film fut le résultat d’une longue et coûteuse production : d’abord prévu à Villard-de-Lans, dans le massif alpin du Vercors, les conditions se montrèrent trop clémentes, et le tournage dut être déplacé en Laponie, à Kiruma. Là-bas, l’équipe dut véritablement affronter les rigueurs du froid.
Après Orage, de Marc Allégret (1938), avec Charles Boyer, et Le Quai des Brumes de Marcel Carné (1938), avec Jean Gabin, Michèle Morgan poursuit une carrière prestigieuse, avant de quitter la France pour les États-Unis en juillet 1940, où sa carrière ne décollera pas. Quant à Jacques Terrane, qui fait des débuts prometteurs dans le rôle de Dumontier, il s’engage dès juin 1940 dans les Forces françaises libres et trouve la mort lors d’une opération de la Brigade française d’Orient, près de Damas en Syrie, en 1942.
Le film ne sortit en France qu’en 1942 et fut alors renommé La Piste du Nord.
« Avec La Loi du Nord, le cinéma français, et plus spécialement le metteur en scène Jacques Feyder, viennent de s’attaquer à un sujet qui semblait être jusqu’à présent l’apanage exclusif du cinéma et des réalisateurs hollywoodiens. Jacques Feyder s’égale aux maîtres américains, il les dépasse, parce qu’il ajoute à sa maîtrise technique la “touche” si humaine et si personnelle de son talent. D’excellentes prises de vues de Roger Hubert mettent en valeur chacune des images de ce film. Seul un homme comme Jacques Feyder pouvait l’entreprendre et le réussir, car il était hasardeux d’empiéter, en France, sur un terrain qui semblait appartenir exclusivement aux Américains ». Odile Cambier, Cinémonde, n° 567, 30 août 1939.
Réalisation Jacques Feyder. Scénario Alexandre Arnoux et Jacques Feyder (d’après Telle qu’elle était de son vivant de Maurice Constantin-Weyer). Production Roland Tual. Photographie Roger Hubert, Jean Charpentier, Paul Fabian. Décors Jean d’Eaubonne. Musique Louis Beydts. Distribution Michèle Morgan, Pierre Richard-Willm, Charles Vanel, Jacques Terrane, Jean Wall. Durée 110 minutes. Date de sortie 7 mars 1942.