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Alexandre Nevski

Sergueï Eisenstein

URSS | 1938 (version restaurée en 2019) | 1h52 | VOSTF

Titre original : Александр Ярославич Невский

Présenté par Natacha Laurent


Alexandre Nevski est une fresque historique qui relate la bataille livrée au XIIIe siècle par l’armée russe, menée par le prince Alexandre Nevski, contre les chevaliers teutoniques. Le film retrace la vie légendaire de ce chef de guerre et prince de Novgorod (1220-1263), afin d’en faire une ode à l’unité du peuple russe face à l’envahisseur allemand. La bataille du lac de Tchoudsk, aussi nommée « La Bataille des Glaces », scelle l’union des principautés russes et met fin à l’expansion allemande. Pour Eisenstein, en réponse à une commande directe de Staline, l’enjeu est de reforger l’unité nationale autour du chef, nécessaire pour mener le pays à la victoire contre tout envahisseur.

Présenté au théâtre Bolchoï, à Moscou, le 23 novembre 1938, Alexandre Nevski apparaît début août 1939 dans une liste provisoire proposée par le ministère du Cinéma, qui établit la sélection soviétique présentée au Festival international du film de Cannes. Puis le film est retiré la semaine suivante, et n’apparaît donc plus dans la liste finale pour Cannes approuvée le 12 août 1939. Il est remplacé par Si demain c’est la guerre. Le 22 juin 1941, avec l’offensive allemande, Alexandre Nevski est remis en circulation afin de galvaniser l’élan patriotique contre l’ennemi germanique.

Il s’agit de l’avant-dernier film du cinéaste et son premier parlant. Suivant le principe du « contrepoint orchestral », théorisé dans un manifeste en 1928, le son obéit aux réalités du montage, de sorte qu’il y ait un dialogue entre la ligne visuelle et la ligne sonore. La musique d’Alexandre Nevski est composée par Sergueï Prokofiev. Loin d’accompagner l’image, elle joue constamment avec elle, donnant son rythme au déploiement des éléments visuels.


« Alexandre Nevski est une imagerie remarquablement orchestrée. Indépendamment d’une exaltation évidente des sentiments patriotiques, le souci principal du réalisateur a été d’ordre plastique. Il a voulu un effet décoratif et a mobilisé, pour y atteindre, autant les paysages, toujours composés visuellement, les nuages, les costumes, les accessoires, que les personnages humains et leur comportement extérieur. » Jacques Krier, L’écran français, n° 261, 3 juillet 1950.


Réalisation Sergueï M. Eisenstein. Scénario Sergueï M. Eisenstein et Piotr Pavlenko. Production Mosfilm. Photographie Édouard Tissé. Musique originale Sergueï Prokofiev. Montage Sergueï M. Eisenstein et Esfir Tobak. Distribution Nikolaï Tcherkassov, Nikolaï Okhlopkov, Andreï Abrikossov, Aleksandra Danilova, Valentina Ivacheva. Durée 112 minutes. Sortie en France 21 juin 1950.

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Cérémonie d’ouverture
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